Ferdinand Brunot, le pionnier atterré

L’ouvrage que l’Académie vient de faire paraître a redonné à tant de vieilles erreurs une autorité nouvelle […] que la nécessité d’en préserver le public m’a paru urgente.

Un billet sur Ferdinand Brunot et ses Observations sur la grammaire de l’Académie française. ⤵️

F. Brunot était professeur de linguistique à la Sorbonne. C’est un peu le précurseur des linguistes atterrées. 😉
À la parution de la grammaire de l’Académie, en 1932, il a publié ses commentaires pour remettre l’église au milieu du village. ⛪️
En voici quelques-uns.

Une petite mise en bouche pour commencer.

À gauche, la prose de l’Académie française. À droite, les remarques de F. Brunot. Il s’agit ici de la définition de la grammaire.📚
Et tiens donc, tout de suite l’exemple de l’accord du participe passé !

À propos de l’orthographe

Une de nos préférées ! Le raisonnement est le suivant : « très » étant considéré comme modifieur d’adjectif, il ne peut pas modifier un nom (d’après l’Académie). Un bel exemple de règle inventée censée orienter l’usage vers « grand soif » (remarquez l’absence de féminin).

F. Brunot avait aussi de l’humour noir… 💭
Et remarquez que c’est toujours ce même (faux) raisonnement qui justifie que l’on soit censé employer « après que » + indicatif.

La conclusion de F. Brunot :

Un des Académiciens me demandait, il y a quelques jours, ce qu’il faudrait pour que la Grammaire soit « bonne ». Je n’ai pu lui répondre que ceci : Il faudrait en faire une autre, suivant une autre méthode.

Fin 🪧