Jean-Marie Rouart (et d’autres, notamment académiciens) ne cessent d’agiter la crainte de voir disparaitre la langue française.
On en trouvera un nouvel exemple dans le dernier numéro du mensuel Historia, sans surprise, dans la ligne éditoriale de son actuel directeur Franck Ferrand.
Nulle preuve sérieuse n’est avancée, juste une poignée de calques de l’anglais piochés dans les seuls domaines du marketing et de la communication entrepreneuriale ou institutionnelle, ou une variante argotique qui ne leur plait pas, par ci, par là. Rien qui puisse montrer quoi que ce soit d’inquiétant sur la transmission de la langue ou sur sa vitalité. D’ailleurs, le reste du dossier contient assez d’éléments pour comprendre l’inconsistance de ces affirmations.
On peut se demander pourquoi ces positions sont si farouchement défendues par des académiciens. Et si c’était leur stratégie pour qu’on évite de parler d’un danger plus réel, plus tangible, et plus directement inquiétant pour eux : celui de l’affaiblissement ou de la disparition de l’Académie française ?
Rappelons que la langue anglaise n’a pas d’Académie et que cela n’empêche en rien son rayonnement.
Rappelons aussi que le dernier dictionnaire de l’Académie française date de 1935. Huit éditions publiées en presque quatre siècles. La 9e sera bientôt enfin publiée, un siècle après la précédente, et elle sera obsolète dès sa publication.
Sa seule Grammaire, publiée en 1932, a été si brocardée pour ses erreurs et ses incohérences qu’elle n’a plus été rééditée et est tombée dans l’oubli.
A quoi sert l’Académie française ? Comment sont cooptés ses membres ? Quelles sont leurs obligations, comment peut-on évaluer leur travail ? Qui travaille concrètement au Service de leur dictionnaire ?
Voilà quelques questions à se poser et à poser sans complaisance dans les médias.