On a coutume de distinguer les règles des linguistes (basées sur des régularités observables, faciles à apprendre ou à retrouver), et les règles spécifiques aux puristes (arbitraires, imprévisibles, méconnues la plupart du temps dans les échanges ordinaires). Comme l’explique sur son blog le linguiste américain Arnold Zwicky, professeur émérite à Ohio State University, la plupart des règles des puristes sont en fait des règles zombies, dont l’unique but est de survaloriser un état de langue disparu (par exemple quand ne suffisait à exprimer la négation en français). Le but de ce genre de « règle » n’est évidemment pas de revenir à l’état antérieur – on ne ressuscite pas les morts – mais de créer de l’insécurité linguistique et de culpabiliser tous ceux qui utilisent les formes contemporaines devenues majoritaires.
Car le propre d’une règle zombie (en anglais par exemple ne pas finir une phrase par une préposition) est de toujours renaitre, quel que soit le nombre de fois où l’on a expliqué rationnellement qu’elle était infondée. En effet, si les faits linguistiques décrits par les linguistes sont têtus, les zombies le sont aussi, et ils ont l’avantage d’être immortels – ce qui leur fait un point commun avec les Académiciens.
Zombies et croquemitaines… 🧟♂️
En 2006, le linguiste Geoff Pullum, professeur émérite à l’université d’Edimbourg, a proposé une distinction supplémentaire, entre les règles vraiment zombie, qui correspondent vraiment à un état de langue antérieur, et les règles croquemitaines : ces dernières surgissent (bouh !) lorsque quelqu’un n’aime pas un usage et se met à inventer des raisons de lui en préférer un autre. Par exemple “au coiffeur” et “chez le coiffeur” : pourtant, au n’a pas remplacé chez, on a toujours dit “au ou chez”, les deux, pour de bonnes raisons (billet à venir), mais pour certains, « ça ne se dit pas » et… c’est comme ça. Cette pseudo « règle », basée sur du néant, ne correspond pas à un état de langue antérieur, elle est juste là pour faire peur, peur de mal parler.
En sortant des règles zombies ou croquemitaines des placards, on joue donc collectivement à se faire peur avec la langue, si peur, si trouille 🎃. Un peu comme ce soir : bonne fête d’Halloween ! ou de Halloween, à vous de décider l’usage pour ce “H” en français !
On a coutume de distinguer les règles des linguistes (basées sur des régularités observables, faciles à apprendre ou à retrouver), et les règles spécifiques aux puristes (arbitraires, imprévisibles, méconnues la plupart du temps dans les échanges ordinaires). Comme l’explique sur son blog le linguiste américain Arnold Zwicky, professeur émérite à Ohio State University, la plupart des règles des puristes sont en fait des règles zombies, dont l’unique but est de survaloriser un état de langue disparu (par exemple quand ne suffisait à exprimer la négation en français). Le but de ce genre de « règle » n’est évidemment pas de revenir à l’état antérieur – on ne ressuscite pas les morts – mais de créer de l’insécurité linguistique et de culpabiliser tous ceux qui utilisent les formes contemporaines devenues majoritaires.
Car le propre d’une règle zombie (en anglais par exemple ne pas finir une phrase par une préposition) est de toujours renaitre, quel que soit le nombre de fois où l’on a expliqué rationnellement qu’elle était infondée. En effet, si les faits linguistiques décrits par les linguistes sont têtus, les zombies le sont aussi, et ils ont l’avantage d’être immortels – ce qui leur fait un point commun avec les Académiciens.
Zombies et croquemitaines… 🧟♂️
En 2006, le linguiste Geoff Pullum, professeur émérite à l’université d’Edimbourg, a proposé une distinction supplémentaire, entre les règles vraiment zombie, qui correspondent vraiment à un état de langue antérieur, et les règles croquemitaines : ces dernières surgissent (bouh !) lorsque quelqu’un n’aime pas un usage et se met à inventer des raisons de lui en préférer un autre. Par exemple “au coiffeur” et “chez le coiffeur” : pourtant, au n’a pas remplacé chez, on a toujours dit “au ou chez”, les deux, pour de bonnes raisons (billet à venir), mais pour certains, « ça ne se dit pas » et… c’est comme ça. Cette pseudo « règle », basée sur du néant, ne correspond pas à un état de langue antérieur, elle est juste là pour faire peur, peur de mal parler.
En sortant des règles zombies ou croquemitaines des placards, on joue donc collectivement à se faire peur avec la langue, si peur, si trouille 🎃. Un peu comme ce soir : bonne fête d’Halloween ! ou de Halloween, à vous de décider l’usage pour ce “H” en français !
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